D’un point de vue psychologique, comment se fait il que parfois une
histoire drôle peut être vraiment hilarant pour certain et peut ne pas
avoir d’effet pour d’autres, qui rentent vraiment de glas devant
l’histoire. Il est ici question au fait des processus à l’œuvre dans la
compréhension et l’appréciation des histoires drôles.
Tout d’abord, la question à poser est « est ce que la communication
passe vraiment ? Le lecteur a-t-il vraiment compris ou l’as-t-il
compris à l’envers ? La réussite du processus de communication suppose
que le lecteur ou l’auditeur en transformant ce texte en
représentations, c’est-à-dire en lui donnant du sens, parvienne à
construire des représentations proches de celles que l’auteur voulait
qu’il construise, sinon il l’a compris de travers c’est aussi simple.
Seulement, comprendre un texte consiste à activer des connaissances
pour élaborer des représentations de ce que veut dire celui qui a
produit ce texte, c’est ainsi que les blagues à thèmes ne seront pas
compris au même degré. Une blague sur les ordinateurs ne sera pas alors
perçue de la même manière par un informaticien et une autre personne
qui n’a jamais touché à un ordinateur. Ainsi, c’est la réaction émotive
du lecteur au récit qui fait finalement l’histoire. Le mérite de telles
définitions du mot d’esprit, du texte comique ou d’une histoire
romanesque est de ne pas oublier l’essentiel, à savoir le récepteur
(lecteur ou auditeur) et sa relation avec le texte. Mais il faut
cependant se méfier des conceptions égocentriques, si un texte n’a pas
de sens en soi, on peut déduire qu’une histoire n’est pas drôle en soi.
C’est l’auditeur ou le lecteur qui élabore sens et drôlerie. Le
comique, l’humour, la drôlerie n’existent pas indépendamment des
acteurs, le créateur et le récepteur.
D’un autre côté, l’individu lui-même peut apparaître selon la
perspective que l’on adopte comme le produit d’un milieu social qui le
modèle et le structure ou comme un sujet qui se structure par sa propre
activité. Le sujet se construit en fonction de ses structures et de ses
connaissances, et cela en relation avec un milieu. Si les
représentations permanentes sont le résultat d’expériences passées,
celles-ci sont à la fois nombreuses et variées à tel point que l’on
peut se demander comment le sujet peut-il faire pour penser de manière
relativement cohérente et adaptée à chaque situation compte tenu de
cette variété ? La réponse est loin d’être facile et elle s’appuie sur
l’existence de processus automatiques et de processus contrôlés. Les
capacités de traitement contrôlé sont extrêmement limitées. En
revanche, le sujet dispose de nombreux automatismes dont certains, bien
structurés, permettent de soulager le contrôle attentionnée. Le sujet
peut ainsi corriger ses erreurs lors de la production d’un texte ou
lors de la compréhension, ce qui explique comme l’on pourrait
facilement comprendre autrement le sens d’un texte.
Il est ainsi démontré que devant un même teste, si un individu se met à
se tordre de rire, et un autre reste de glas, il est tout à fait normal
que ces deux individus ne l’ont pas compris de la même façon.